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Le nouveau socialisme selon Schröder et Blair

Définir une «nouvelle doctrine socialiste européenne»: telle est l’ambition du texte publié conjointement par Tony Blair et Gerhard Schröder mardi à Londres.

Selon Le Monde, il s’agirait surtout d’une tentative du gouvernement Blair de «renforcer son ascendant intellectuel en Europe».

L’idée de fédérer les politiques des principaux gouvernements socialistes n’est pas nouvelle. Le quotidien français rappelle qu’une plate-forme commune avait déjà été adoptée le 1er mars à Milan par tous les partis socialistes au pouvoir en Europe. Le rapport de Blair-Schröder ne dit pourtant pas un mot de ce manifeste.

La Süddeutsche Zeitung de Munich décrit longuement ce rapport qui engage les gouvernements à réduire les impôts et les dépenses publiques. «Nous devons combiner le dynamisme économique dont l’Europe a désespérément besoin et l’attachement à la justice sociale qui est au centre de nos préoccupations», peut-on lire en guise d’introduction.

«La compétition grandissante ne doit pas mener au protectionnisme, elle doit être au contraire stimulée par une réforme fiscale menant à la croissance et par des investissements dans la formation et les sciences».

Les auteurs du texte, l’Allemand Bodo Hombach et l’ancien ministre du commerce extérieur britannique Peter Mandelson, sont les éminences grises de leurs premiers ministres respectifs.

Pour Schröder, le but est de définir une nouvelle politique s’éloignant du socialisme «à la française», au risque de créer une fronde au sein du SPD, très attentifs au faits et gestes de son président.

Selon le Guardian, quotidien libéral de Londres, l’alliance Labour/SPD n’a pas pour but d’inciter à la rigueur monétaire, mais plutôt de corriger l’image de gouvernements dépensiers et lourdement bureaucratiques.

Une nouvelle «image de marque» vient donc à point nommé, comme le fait remarquer le Financial Times, pour montrer aux nombreux eurosceptiques britanniques que l’entrée de leur pays dans la zone euro ne s’accompagnera pas forcément de hausses d’impôts.

Reste à savoir comment réagira Lionel Jospin, bien seul avec son projet des 35 heures, face à ces critiques plus ou moins couvertes de sa politique.