Comment doper sa télé

Le passage à la technologie numérique pour la transmission de la télévision permet d’accéder à une gamme de programmes nettement plus large. En utilisant le câble, le fil du téléphone ou une parabole satellite, en fonction de leurs goûts, les téléspectateurs peuvent, en plus d’une foule de programmes de base, s’abonner aux chaînes privées de leur choix, généralement vendues par bouquets thématiques (événements sportifs, cinéma, émissions pour enfants, etc.).

Le passage au numérique donne également accès à des chaînes en haute définition, autrement dit une image de très haute qualité, pour autant que l’on soit équipé d’un écran compatible. Les boîtiers-décodeurs fournis par les opérateurs offrent en outre des fonctions d’enregistrement de plus en plus évoluées. Dans certains cas, l’usager peut aussi mettre une émission en pause ou la reprendre au début d’un simple clic, grâce au disque dur intégré à la box.

Mais dans la jungle des offres, comment bien faire son choix? Il faut d’abord noter que la réponse ne dépend pas uniquement de ses goûts et besoins, mais également de possibles limitations techniques liées à son lieu d’habitation (les options sont plus nombreuses en ville qu’à la campagne). La réception de la télévision numérique HD via la prise de téléphone (solution retenue par Swisscom et sa Bluewin TV — qui vient d’être rebaptisée Swisscom TV), n’est pas partout disponible, de même que certaines zones isolées ne disposent pas d’accès au téléréseau.

Concernant le contenu proposé, chaque opérateur a ses petites spécialités, auquel le consommateur sera plus ou moins sensible selon ses préférences. Swisscom TV, par exemple, joue la carte des retransmissions sportives en direct, tandis que Cablecom met plutôt l’accent sur les prix. Tour d’horizon des solutions disponibles.
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Swisscom TV: pour les sportifs

La TV numérique selon Swisscom passe par la prise du téléphone. Lancée en 2006 déjà, la technologie VDSL a d’abord souffert de problèmes techniques récurrents (coupures de son, saccades de l’image) mais le géant bleu a bien redressé la barre depuis. Plus de 200’000 abonnés lui font aujourd’hui confiance. Comme Cablecom, Swisscom s’en remet à un décodeur avec disque dur intégré, ici accolé à un petit modem. Les abonnés disposent de plus de 140 chaînes de TV et 130 stations de radio nationales ou internationales.

L’offre SwisscomTV Basic (sans enregistrement) est accessible dès 19 francs par mois. Pour 29 francs, l’option «Plus» permet de capter les chaînes en HD et donne accès à la grille électronique des programmes, ainsi qu’aux fonctions d’enregistrement, de pause et de retour en arrière.

Comme chez Cablecom, il est évidemment possible de coupler les offres de téléphonie fixe, internet haut débit et TV numérique, toutes les données transitant via la prise téléphonique.

ENREGISTREMENT À DISTANCE
L’interface de la Swisscom TV offre quelques spécificités inédites: la programmation des enregistrements est possible via le téléphone mobile et l’internet, aisément, depuis n’importe où dans le monde.

OFFRE SPORTIVE TRÈS ÉTENDUE
Via l’abonnement Teleclub Live Events, Swisscom TV propose une offre sportive particulièrement riche. Aussi bien grâce à l’abonnement TC sport (facturé 12 fr. 90) qui donne accès à 24 chaînes sportives, que via la consultation ponctuelle de compétitions sportives, facturée 2 fr. 50 la retransmission. Outre les matches de la ligue nationale A de hockey suisse et les matches de football de Super League et de Ligue des Champions, les clients Swisscom TV peuvent visionner des matches de foot des ligues supérieures allemande, italienne, espagnole, portugaise, française et anglaise. L’abonnement Teleclub propose encore des retransmissions de golf, de Formule 1, notamment.

VIDÉO À LA DEMANDE
À noter enfin que l’abonnement Swisscom TV donne accès à un catalogue de près de 500 films, concerts et documentaires, qui peuvent être visionnés d’un seul clic (dès 3 fr. 50 le film) et disponibles pour une durée de 24 heures. Le catalogue de films en français ne brille certes pas par sa qualité, mais le service a au moins le mérite d’exister, tandis que Cablecom le réserve pour l’heure à la Suisse alémanique (annoncé en Suisse romande pour 2010).
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VTX: le challenger

Nouveau venu sur le marché de la TV numérique, VTX lancera officiellement son offre en janvier prochain. L’opérateur romand s’appuie sur l’ADSL, via la prise téléphonique, et entrera donc en concurrence avec Swisscom sur ce marché. Les tarifs seront vraisemblablement un peu inférieurs à ceux de l’opérateur national.

TRIPLE PLAY
A l’instar de Swisscom, VTX entend mettre l’accent sur son offre Triple Play (Internet, téléphonie et TV) avec comme exclusivité, la téléphonie gratuite vers les téléphones fixes en Suisse et à l’étranger (40 pays). Comme la télévision n’est pas le métier premier de VTX, il a conclu un partenariat avec l’opérateur local Télévision Sierre (TVS), pionnier de la fibre optique avec sa Vario TV (lire p. 58). L’offre de VTX reprend ainsi l’ensemble de l’offre de TVS, sans certaines chaînes payantes et sans la haute définition. On notera quelques différences avec Swisscom TV, comme la présence de la chaîne Planète, indisponible chez l’opérateur national.

NOUVELLES FONCTIONS D’ENREGISTREMENT
VTX travaille sur un système d’enregistrement centralisé qui permettra des possibilités très innovantes, pour autant que l’opérateur réussisse à régler rapidement les problèmes de droits de retransmission.

Techniquement — et contrairement à la solution de Swisscom — le boîtier-décodeur de VTX n’embarque pas de disque dur. Comme toutes les émissions de toutes les chaînes sont enregistrées depuis le serveur central, il devient possible de commander l’enregistrement de plusieurs émissions en même temps. Mais surtout, le téléspectateur qui aurait manqué le début d’un programme peut demander d’obtenir l’émission dans son entier, et cela d’un simple clic. Cette option s’apparente à ce que l’on appelle la Catch-up TV, une formule à la carte que la TSR propose déjà sur son site internet pour ses productions maison.
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Canalsat: l’alternative du satellite

Depuis une année, le marché suisse romand dispose enfin d’une offre officielle de télévision par satellite, via la filiale suisse de CanalSat. Une aubaine pour les résidents qui ne disposent pas du téléréseau et qui restent inéligibles pour l’offre VDSL de Swisscom.

PARABOLE OBLIGATOIRE
Techniquement, le choix du satellite nécessite quelques aménagements supplémentaires par rapport aux offres concurrentes. Le décodeur et la parabole ne sont en effet pas fournis en standard avec l’abonnement à CanalSat. Chaque utilisateur est libre de choisir son équipement –- auprès de 150 distributeurs agréés –- pour un montant compris entre 150 francs et 600 francs en moyenne. S’y ajoutent l’abonnement proprement dit (les tarifs varient selon les bouquets choisis) ainsi que l’achat obligatoire d’une carte de décryptage vendue 65 francs.

GRAND NOMBRE DE CHAÎNES
La qualité de l’image est aussi bonne qu’avec les offres concurrentes, même si pour l’heure, Canal-Sat ne propose pas encore de chaînes en haute définition sur sol suisse (cette option est prévue pour 2010). Le vecteur satellite se distingue en revanche par le nombre très élevé de programmes à disposition: plusieurs centaines de chaînes.

POUR LES FRANCOPHONES
Autre avantage pour les téléspectateurs francophones, le bouquet de base livré avec l’abonnement standard (35 francs par mois) se révèle particulièrement séduisant par rapport aux offres concurrentes (réception des chaînes d’info iTélé ou LCI par exemple).

LE FOOT À L’HONNEUR
Les fans de foot pourront aussi se laisser tenter par l’option Foot +, qui regroupe huit chaînes entièrement dédiées au ballon rond, avec l’avantage de commentaires en français de qualité, y compris lors des matches en direct de la Ligue des champions.
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Cablecom: des tarifs serrés

LEADER DU MARCHÉ
Le réseau câblé reste le moyen le plus répandu d’accéder à la télévision numérique. Avec plus de 360 000 abonnés suisses à son offre de TV numérique, Cablecom représente le principal opérateur. Il est concurrencé par de nombreux opérateurs locaux qui proposent des prestations plus ou moins équivalentes (lire ci-dessous). La solution de Cablecom se compose d’un décodeur incluant un disque dur (pour les enregistrements) et relié à la télévision.

TARIFS AVANTAGEUX
L’un des atouts de Cablecom: des tarifs très agressifs, puisque l’offre de base démarre à partir de 6 francs par mois. Pour ce prix, les abonnés disposent de plus de 90 chaînes, dont une trentaine en français, et de plus de 40 stations radio. Ce tarif ne permet pas de capter les chaînes en haute définition (telles que Suisse HD, BBC HD ou Arte HD), ni de profiter des fonctions d’enregistrement, de mettre une émission en pause ou de la reculer dans le temps. Avec de telles options, la facture grimpe à 25 francs par mois. Les abonnés peuvent se tourner vers des bouquets thématiques haut de gamme comme celui de Canal+ (et ses déclinaisons Sport, Cinéma et Family), un pack facturé 55 francs par mois, c’est-à-dire au même prix que chez la concurrence. Dans la bataille du triple play (offres combinées de télévision + internet + téléphonie fixe), Cablecom se distingue avec des offres avantageuses.

DU SEXE
Sans complexe, Cablecom mise sur le sexe avec son pack Cablecom Erotic (trois chaînes qui diffusent en continu des émissions et films X) facturé 35 francs par mois. Un créneau porteur si l’on en croit Claude Hildebrand, directeur de Cablecom: «La moitié des films à la demande visionnés par nos abonnés sont des films X…» Les films à la demande ne sont pour l’instant disponibles qu’en Suisse alémanique, et viendront en Suisse romande en 2010.

SERVICE DÉFAILLANT
Cela se gâte au niveau du service-clients: e-mails sans réponse, difficulté à joindre le support téléphonique, etc… Selon la presse alémanique, l’opérateur pourrait même bientôt changer de nom, en raison de ce déficit d’image.

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L’OFFRE DES OPÉRATEURS LOCAUX
A côté des géants Cablecom et Bluewin TV, des opérateurs locaux proposent des offres de TV numérique. On citera notamment Naxoo à Genève, Netcom TV à Sion, ou encore Vario TV à Sierre. Cette dernière, pionnière de la fibre optique, dispose d’une solution très adaptée à la diffusion de contenus en haute définition. Ces prestataires régionaux, outre qu’ils se révèlent qualitativement très compétitifs, offrent souvent davantage de proximité et un contact plus humain avec la clientèle.

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Une version de cet article est parue dans l’Hebdo.